25.03.2024

Écrire et transmettre la danse

Du 13 au 16 avril 2024, le Conservatoire Maurice Ravel s’associe avec le Conservatoire National Supérieur Musique et Danse de Paris (CNSMDP), la Centre Chorégraphique National Malandain Ballet Biarritz, le Pôle d’Enseignement Supérieur Musique Danse de Bordeaux (PESMD) et la Manufacture CDCN Nouvelle-Aquitaine afin de plonger les élèves dans l’approche de l’écriture de la danse.

Les étudiants du CNSMDP et leurs enseignants présenteront aux danseurs du Conservatoire et du PESMD 2 systèmes de notation de la danse : Laban et Benesh. Le CDCN accompagnera ce travail d’écriture par la présentation d’une mallette pédagogique dédiée.

Les élèves auront la chance de pouvoir présenter les 4 pièces du répertoire au sein du magnifique studio Gamaritz du Malandain Ballet Biarritz. 

Découverte de l’écriture du mouvement :

Si la rencontre avec les élèves du PESMD et les équipes du CNSMDP est déjà une aubaine importante pour les élèves du Conservatoire, la découverte des systèmes d’écriture du mouvement les amènera à explorer et acquérir de nouvelle connaissance connexe au travail technique qu’ils ont l’habitude d’approfondir.

La notation du mouvement dansé est un domaine complexe qui vise à transcrire les mouvements chorégraphiques de manière compréhensible et précise. Elle permet de documenter, analyser et transmettre des œuvres chorégraphiques, offrant ainsi une forme de langage universel pour les danseurs,les chorégraphes et les chercheurs. A travers différentes méthodes et systèmes de notation, elle capture la dynamique, la spatialité, la gestuelle et l’expression émotionnelle du mouvement dansé, offrant ainsi un outil essentiel pour préserver et partager l’art de la danse à travers le temps et l’espace.

 

Système de notation LABAN :

Le système de notation Laban, développé par le danseur et chorégraphe hongrois Rudolf Laban, est une méthode utilisée pour décrire et analyser les mouvements dansés. Il repose sur quatre principaux concepts : le corps, l’espace, le temps et le flux.

1. *Le corps :* Le système Laban divise le corps en différentes parties anatomiques, chaque partie ayant des directions et des qualités de mouvement spécifiques.

2. *L’espace :* Laban utilise un système de notation graphique pour représenter l’espace tridimensionnel dans lequel le mouvement se déroule. Cela inclut des axes de référence et des symboles pour décrire les trajectoires et les directions des mouvements.

3. *Le temps :* Le temps est divisé en différents aspects tels que la vitesse, le rythme et les accents, qui sont notés pour décrire la temporalité des mouvements.

4. *Le flux :* Laban considère le mouvement comme un flux continu, et sa notation prend en compte les transitions fluides entre différentes actions et états.

En utilisant ces concepts, le système de notation Laban offre un moyen détaillé et précis de décrire les mouvements dansés, facilitant ainsi l’analyse, la transmission et la préservation de la chorégraphie.

Système de notation BENESH :

Le système de notation Benesh, développé par Rudolf Benesh et sa femme Joan Benesh, est une méthode de notation graphique utilisée pour transcrire les mouvements de danse. Il est largement utilisé dans le ballet et se compose de symboles graphiques qui représentent les positions du corps, les directions des mouvements, les lignes de déplacement et les relations spatiales. Le système Benesh permet une représentation précise des chorégraphies, facilitant la documentation, l’apprentissage et la préservation des œuvres chorégraphiques.

 

Les intervenants :

 

Olivier Bioret 

Formé au Conservatoire de Paris en danse contemporaine, Olivier Bioret commence en 2007 une carrière d’interprète auprès des chorégraphes Claire Jenny, Hervé Robbe ou Béatrice Massin. Il se forme  (à nouveau au Conservatoire de Paris) en Cinétographie Laban,  et il met en pratique cette formation à travers des remontages d’oeuvres (Fan Dance, d’A. De Groat, Water Study de D Humphrey, Sehnsucht de K. Waehner) et intègre les outils labaniens d’écriture dans des contextes pédagogiques variés.
Auteur de plusieurs pièces (dont Un Autre saint Sébastien, en 2011 et Hortichorégraphie en 2017, et Les Beaux Restes en  2024 ), il trouve dans la création un autre terrain d’expérimentation pour la notation. Membre actif d’ICKL (International Conference of Kinetography Laban), il  intervient comme spécialiste dans des conférences et à l’université. Il a réalisé la partition intégrale de Romance en Stuc de D. Larrieu soutenue par bourse d’Aide à la Recherche et au Patrimoine en Danse (Ministère de la culture). Il enseigne aujourd’hui la cinétographie au CNSMDP
 
© FFerranti
 
 
 
 

Romain Panassié

Romain Panassié est danseur, notateur-reconstructeur (choréologue Benesh), pédagogue spécialiste en AFCMD. 
Formé au CNSMDP en danse contemporaine et en écriture Benesh, il danse pour différents·es chorégraphes (Maryse Delente, Marc Vincent, Jean Guizerix, Nathalie Adam, Olivier Bioret, Béatrice Massin…) et mène des projets de transmission de répertoire auprès de publics variés. Membre du conseil artistique des carnets bagouet, il s’intéresse particulièrement au répertoire de Trisha Brown ainsi qu’aux danses anciennes et traditionnelles (cie Maître Guillaume). 
En 2018, il publie avec Sophie Rousseau et Martine Truong Tan Trung Temps, Rythme et Mouvement – des outils pour la transmission en danse et en musique aux éditions Delatour.
Actuellement professeur de notation Benesh et de travail de la scène au CNSMDP, il donne régulièrement des cours et atelier en danse contemporaine et enseigne l’Analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé (AFCMD) au sein de différentes structures (université Paris 8, RIDC, CND, PESMD de Bordeaux, Coline-Istres…).
 
© FFerranti
 
 
 
Estelle Corbière est diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en notation du mouvement Laban en 2010. 
Depuis 2012, elle collabore avec le chorégraphe Olivier Dubois. Elle écrit notamment les partitions des œuvres Révolution et Tragédie, pour lesquelles elle reçoit le soutien du Centre National de la Danse, dans le cadre du dispositif d’Aide à la recherche et au patrimoine en danse en En 2013 et 2014. Elle présente ce travail au congrès ICKL (International Conference of Kinetography Laban) en 2015 à Tours. En 2013, elle participe au documentaire Écrire le mouvement, réalisé par Marion Crépel et Bertrand Guerry, qui présente au grand public différentes utilisations de la notation dans les champs chorégraphiques, pédagogiques et thérapeutiques.  Depuis 2014, elle assiste le chorégraphe Bruno Benne dans ses créations : pour Caractères (2019) elle remonte et adapte Les Caractères de la danse (chorégraphie de Francine Lancelot, 1986), d’après la partition écrite par Béatrice Aubert en 2011. Danseuse de formation classique et contemporaine, et titulaire du Diplôme d’État de professeur de danse contemporaine depuis 2001, Estelle Corbière enseigne la culture chorégraphique dans les conservatoires de la Ville de Paris de 2016 à 2021.  Praticienne somatique de Body-Mind Centering (BMC), elle mène une recherche sur la construction de la notion d’espace dans le corps depuis l’embryologie. Elle est spécialisée en développement moteur du nourrisson. Elle intervient auprès de différents publics (psychomotriciens, architectes, pédagogues, etc.).  Elle enseigne l’analyse et l’écriture du mouvement Laban au CNSMDP depuis 2021.